Mathilde Horrein
PORTFOLIO
MEMOIRE DE RECHERCHE

Publicité pour la marque COMERA, Fond d'archive Marcel Gascoin, Muséee des Arts Décoratifs, Paris
Blocs de cuisine en série, et apparition des cuisinistes a partir de 1945 : la souplesse par la standardisation ?
Pourquoi parler de la cuisine ? Endroit sale, que l’on souhaite souvent cacher aux regards des autres, un recoin de l’appartement la cuisine de fait, répond à un besoin pratique et technique: préparer le repas. Souvent encombrée d’électroménagers et/ou de nourritures en tout genre, c’est aussi (tout particulièrement dans les plus petits appartements), le lieu de stockage des déchets et d’une grande quantité de matériel ménager, lieu où seul les intimes peuvent entrer lorsque nécessité fait loi.
En tout cas, c’est une image répandue, et plus particulièrement celle que les occupants d’appartements me donnaient à entendre. Pourtant cette image, jusqu’à récemment, n’a pas été celle que j’en avais. Ayant grandi dans une maison de campagne, avec une grande cuisine-salle-à-manger (et pas séjour-salle-à-manger!), la cuisine était plutôt le lieu des repas en famille, des goûters entre enfants, un lieu de travail pour ceux qui aiment avoir de l’espace, un lieu pour jouer et partager. Cette cuisine me semblait comme le cœur de la maisonnée, son foyer. Dans cette manière d’appréhender l’espace, la cuisine revêt tout de suite bien plus d’importance que le séjour. Avec le recul et les recherches que j’ai effectuées pour ce travail universitaire, je me rends pourtant compte que, moi la première, j’ai eu du mal, en emménageant en appartement, à m’approprier cet autre type de cuisine, cachée derrière un comptoir, au fond du studio, moi qui ai pourtant toujours aimé cuisiner et n’ai jamais considéré en rien cette tâche comme un travail ou une corvée.
Cette recherche tente de comprendre certains aspects de cet espace particulièrement complexe, à la fois pratique et symbolique et peu présent dans les discours des architectes, alors qu’il concentre un grand nombre de questions, de par ses nombreux usages et par la nature de ces derniers.